Description physique

Hang-nae est un modèle de cyborg assez répandu et un brin obsolète. Trop massif, trop de pièces et surtout trop voyant. Il reste chanceux d'avoir conservé une silhouette humaine en adoptant cette nouvelle carcasse/cercueil.
Cyborg de classe Hexa il possède toutes les caractéristiques nécessaires à la guérilla urbaine, robuste, capable d'encaisser sans broncher, rapidité, endurance, etc., etc.
Mesurant près de 2m20 et pesant dans les 250kg c'est un roc avec lequel il faut composer, le matériel civil classique est rarement adapté à sa morphologie ce qui le pousse à souvent devoir se déplacer à pied ou dans des transports en commun peu fréquentés. Même si sa carlingue est peinte d'un gris anthracite matte il reste assez visible et facilement repérable, les LED composant son casque et ses capteurs optiques lui donnent un peu air de boîte de nuit ou de quartier chaud. Baroudeur dans l'âme il ne se couvre pas de vêtements et un peu comme le voyageur biblique se trimbale un sac à bandoulière dans lequel se trouvent armes, munitions et d'autres jouets susceptibles d'aporter paix et amour sur le terrain.
Il n'est pas nécessaire de se mettre près de lui pour sentir la puissance qui se dégage de son corps, il produit naturellement un échange calorique intense créant une chaleur moite autour de lui lui permettant de se maintenant à une température supportable. Ce modèle de cyborg présente le désavantage de surchauffer très facilement le rendant inutile dans les cas où il ne se ménagerait pas suffisamment. Puissant mais à court-terme.
Son corps est protégé par des armures full-plates, aucune articulation n'est visible ou accessible par l'extérieur le rendant difficile à neutraliser sans le faire préalablement exploser. Lui qui aime les choses pimentées il est largement servi par les cocktails Molotov qu'il peut recevoir de temps à autre.
Sa coque est par ailleurs couverte d’éclats de coups de sabres, de lasers, d’obus et d’impacts de balles. Autant de preuves qui l’ont rendu si reconnaissable parmi ses confrères désossés ou à la casse depuis quelque temps déjà.

Description psychologique

C'est un homme simple avec des goûts simples et particulièrement humains. La vengeance est un moteur pour lui, la haine une motivation et la domination une justification. Hang-nae est né d'un régime militaire pour un régime militaire et il lui est inutile de se poser des questions sur les enjeux géopolitiques. Il sait que sa présence est nécessaire et il sera à son poste sans poser de questions qui ne le concerneraient pas immédiatement.
Il n'est cependant pas un adepte de la justice pratiquée dans ce pays. Voir ses collègues se faire décimer à la pelle par des civils, ne l'ont pas convaincu de la validité de ce système. Et il n'est pas près de cautionner la passivité du gouvernement qui préfère laisser ça à des entreprises privées. Il n'est pas nécessairement de nature violente ou sanguine, mais il a un objectif à cœur et ce dernier est une excuse toute faite pour justifier ses excès de colère.
Hors service, il est relativement peu autoritaire et plutôt sociable, rien qu'une bonne bière n'aurait su dérider . Cependant, sa condition de cyborg le rend bien plus passif dans sa vie privée le poussant à se réfugier dans son travail qu'il affectionne plus que tout. Le travail bien fait n'est pas un travail qui respecte le protocole, un bon travail est quand on est sûr qu'on n’aura pas besoin de le refaire ou de corriger. Un mort vaut mieux qu'une arrestation dans son cas.
Dealers, voleurs, délinquants, il les ignore et vit de la loi du Talion. Oeil pour oeil, dent pour dent. Si quelqu'un a tué alors Hang-nae répondra avec la même gravité.
Sinon c'est un homme assez ennuyant dans la vie de tous les jours. Comme ces robots administratifs en quelque sorte, mais avec une soif pour le sang en plus.
Son temps libre il le passe à regarder des films, à lire, à écouter de la musique et à entretenir son matériel ainsi que son corps. Il n'est pas méchant ou bête, homme fort simple, il rira de blagues vaseuses et aimera toujours parler de femmes comme s'il pouvait toujours faire l'amour avec elles. Quand il sort avec des collègues ces derniers sont également cyborgs ou sont en passe de perdre leur "humanité" et même si Hang-nae dit ne pas regretter la fragilité de son corps il reste malgré tout sensible à ce qu'est devenue sa part d'humanité. L'est-il toujours ? Et de cette pensée découlent des opinions proches de l'eugénisme, flattant son amour pour le simple, l'humain, la chaire et le sang.

Signes particuliers

Ses éperons de grade ne sont même plus visibles, égratignés par les coups et couverts par les couches de peinture successives. Son dispositif optique glitch de temps à autre faisant clignoter ses LED comme lors d'erreur critique du système.

Histoire

Yi Hang-nae est né au en rase campagne près de Busan. Miryang, une petite ville abandonnée par l'urbanisation au début du 21eme siècle et tombée dans l'oubli quelques décennies plus tard. Les prix des matières premières comme la nourriture, les médicaments ou les vêtements sont calqués sur ceux de S.I.A rendant inaccessibles ces biens pour les personnes résidants hors de la capitale. Miryang comme quelques autres villes perdues au milieu des terres désolées vivent principalement de l'agriculture. Chaque famille possédant ce qu'il lui était nécessaire pour vivre sans supervision d'une quelconque autorité. Là vie n'y était pas plus dure ou cruelle pour autant. Vivre dans la nostalgie et les traditions d'une époque où tout semblait plus simple, la partie nord du pays était vue comme l'ennemie, les US étaient un symbole du capitalisme sain par excellence et les Japonais ramassaient leurs dents à la petite cuillère.
Hang-nae était un enfant de la terre avec cependant l'ouverture d'esprit nécessaire qui l'envoya vers Busan faire des études. Du collège à l'université, le terrien s'est retrouvé entouré d'exceptions au Darwinisme, des gamins qui auraient dû ne jamais survivre si longtemps se retrouvaient avec des prothèses qui les rendaient aussi viables que n'importe quel autre gamin. Sa curiosité était piquée sur le vif et le soir après les cours Hang-nae se récupérait des morceaux par-ci par-là pour les ajouter à sa collection. Très rapidement sa vocation était toute trouvée. Chirurgien prothésiste.
La chose avec les chemins tout tracés c'est que souvent ça ne se passe pas toujours comme prévu et dans son cas la chute fut difficile : Alors qu'il était en plein internat le futur président général Kim Kang-ho profita de sa place pour mobiliser des réservistes dans des campagnes isolées qui ne manqueraient à personne s'ils venaient à disparaître. Dans le cas de Hang-nae sa place a été de chair à canon comme des centaines d'autres élèves qui furent envoyés dans différents districts pour "nettoyer" les zones d'éventuels concurrents à la présidence de Mr Kim.
Labelle comme terroristes "néocommunistes visant à déstabiliser l'unification du pays", ils furent éliminés les uns après les autres par les autorités ne laissant que peu de traces des faits de Mr le futur président-général. Au cours des 5 années précédant son élection, ses kamikazes réussirent à assassiner plus d'une dizaine de membres d'une opposition à Kim Kang-ho.
Hang-nae fut un des chanceux à ne pas s'être fait abattre au détour d'une rue, mais sa chance tourna à l'instant où un matin, tentant de reprendre une vie normale, il prit le métro de Busan. Ironie du sort celui-ci fut la cible d'une attaque terroriste organisée sur le fief de Kim le jour de son élection en 2194. Petit coup de karma diront certains.
À partir de là son projet a pris une tournure bien différente du plan initial : de son corps il ne resta que quelques parties viables de son cerveau, de son système circulatoire. Ces parties furent installées dans une carcasse militaire qui lui servirait à rembourser sa dette à la société. Parce qu'en plus de s'être fait péter la jarre il s'est également retrouvé en état d'arrestation parce que bon, jouer les militants pro-meurtre ça ne passe pas forcément bien auprès des autorités qui profitèrent alors de son cas pour le transformer en bon petit soldat.
Son esprit étant conservé, ses souvenirs, ses émotions et tout le reste étaient encore présents. Fier Coréen, né, élevé et dressé par les stricts codes de son pays natal. Bridé par l'armée de son propre pays. En effet, dans sa peine il était notifié qu'il devrait passer par une suppression des entrées concernant les attaques kamikazes au nom de Kim Kang-ho. Officiellement il n'a jamais été arrêté et s'est enrôlé dans l'armée après que cette dernière l'ait sauvé in extremis de la mort. Fier survivant il était devenu l'arme parfaite pour la propagande militaire et politique. Symbole de bienfaisance nationale. Mais il n'en restait pas moins un homme simple qui, une fois basée à S.I.A, passa le plus clair de son temps à défoncer du coco, du camé et tout ce qui ne lui revenait pas parce que cette graine de délinquance était la raison pour laquelle il n'avait plus son corps, plus son humanité.
Son boulot était une espèce d'oeuvre d'art, sans supervision préalable sa brigade était sûre d'avoir carte blanche pour nettoyer des zones entières, matraquer du kékos, brûler des squats et étonnamment c'est ce qui plaisait à ses supérieurs. Le boulot était fait et n'était plus à refaire.
Il était régulièrement affecté aux brigades grandes criminalités et autres forces d'intervention, mais son plus gros pépin lui arriva bêtement lors d'une mission de reconnaissance. Il avait été posté comme chef de liaison sur un centre de communication en plein Gangnam. Loin de l'agitation criminelle notoire en tout cas. Printemps Blanc avait un de ses hacker sur le terrain et ce dernier pirata les systèmes de communications les rendant inopérants, détruisant certains serveurs au passage et défonçant allègrement tout système de type Encephalon qui n'était pas protégé. Un vieux modèle d'androïde comme celui de Hang-nae était protégé avec du vide et aucune sécurité neurale et il n'était pas le seul. Dans la confusion il se retrouva avec un OS pourri et surtout sa mémoire corrompue. Son passé n'est plus qu'un flou de faits divers vécus, lus et simplement imaginés qui le laissent à la merci de quiconque voudrait le manipuler. La plus grosse faille dans son système n'est pas réparable et il n'en est même pas conscient, une partie de sa personnalité a été réécrite de façon complètement arbitraire. Une succession d'erreurs l'ont mené à détester toute personne augmentée. De la simple prothèse vitale à l'augmentation transhumaine, tout ce qui n'est plus fait de chaire ne mérite pas sa clémence.
Bien évidemment, c'est un soldat au service du gouvernement, mais ne lui donnez aucune raison de s'arrêter sur vous parce qu'il n'y aura rien au monde qui pourra l'arrêter à temps.